James Cameron a failli réaliser un film Spider-Man, et c'était tellement excitant que son projet a inspiré la trilogie Sam Raimi.

James Cameron a failli réaliser un film Spider-Man, et c'était tellement excitant que son projet a inspiré la trilogie Sam Raimi.

À peu près tous les chemins mènent ou ont failli mener à James Cameron. Ainsi, durant les décennies de développement et espoirs d'adapter les comics Spider-Man au cinéma (dont un Spider-Man par Fincher ), le réalisateur culte a sérieusement tâté de l'araignée. C'était dans les années 90, quelque part autour de Terminator 2, True Lies et Titanic. Et le projet était tellement excitant qu'il a ouvert la voie à la trilogie réalisée par Sam Raimi, lequel a conservé quelques idées du grand maître.

Retour sur cette version enterrée à cause de sombres histoires de business, et qui a certainement été un grand moment de cinéma hollywoodien dans une réalité parallèle.

mettre les droits sur SPIDEr-man

1er septembre 1993. Hollywood se remet à peine d'un été marqué par Jurassic Park, Last Action Hero et Sauvez Willy (trouvez l'intrus) qu'un nouveau monstre se profile à l'horizon. Variety annonce que le film Spider-Man est en très bonne voie, le réalisateur James Cameron ayant terminé le scénario pour le studio Carolco. Il n'y a pas encore de budget ni d'acteur, mais l'industrie s'excite. Le projet est comparé à Batman en termes d'envergure et de potentiel commercial.

Propulsé par Terminator, confirmé avec Aliens, James Cameron a survécu à Abyss (tournage infernal et succès tiède en salles), a triomphé avec Terminator 2, et a retrouvé Schwarzy pour True Lies. Rien ne semble l'arrêter, surtout avec le soutien de Carolco, le studio derrière Rambo, Total Recall, Terminator 2 ou encore Basic Instinct. Rien, sauf le business pur, dur et triste.

Aliens - Le retour : Photo James Cameron, Sigourney Weaver"Ne les touche pas (ces droits)"

Car la très longue histoire de Spider-Man au cinéma est d'abord une histoire de droits, remontant au début des années 80. Quand le studio Carolco a mis la main dessus au début des années 90, c'était dans le cadre d'un accord avec le producteur Menahem Golan (ex-studio Cannon), sur la promesse d'un film à 50 millions de dollars, dont un bon million pour lui à la clé. Golan exigeait aussi un crédit de producteur, et ce détail sera une bombe à retardement.

Dans un dossier publié en 2017, Empire racontait que James Cameron avait aussi ses exigences. Parmi elles : un salaire de trois millions, et un droit de regard sur tous les gens impliqués. Pour une raison ou un autre, le réalisateur ne voulait pas que le nom de Menahem Golan apparaisse au générique. Résultat : le producteur vexé a attaqué Carolco en justice en avril 1993, alors que le projet décollait pour de bon.

Spider-Man, l'homme araignée : photo"J'accuse !" "Moi d'abord !"

C'était le premier clou dans le cercueil. Le deuxième : la santé financière de Carolco, au bord de la faillite. Bien en peine, le studio a tenté d'éviter la noyade en revendant les droits de Spider-Man à MGM. Une situation qui a ouvert les portes de l'enfer, puisque toutes les personnes liées aux droits du héros depuis des années sont sorties du bois avec leurs avocats.

Carolco a attaqué Viacom et Tri-Star pour les droits de TV et vidéo de Spider-Man, qui à leur tour ont rétorqué contre Carolco, mais également Marvel et 21st Century Films (où officiait alors Menahem Golan). Et Pathé, qui détenait alors MGM, a sorti la mitraillette pour attaquer à peu près tout le monde. Un an après, c'était un champ de ruines, la moitié des boîtes ayant déposé le bilan.

James Cameron a tenté de sauver l'affaire en allant voir la Fox, pour les convaincre de racheter les droits. Mais le cas Spider-Man était un enfer à démêler, notamment avec Sony qui s'accrochait aux droits, et la Fox ne voulait pas se lancer dans une telle bataille.

Spider-Man : photo Spider-manVous avez tous oublié ce Spider-Man japonais

spider-boy

En parallèle de cette tempête qui devait faire frétiller la moitié des cabinets d'avocats de Los Angeles, James Cameron rêvait très fort de son film. En une cinquantaine de pages, il avait établi les grandes lignes de son Spider-Man, légèrement différentes de celui des comics. Peter Parker gagnait ainsi ses pouvoirs suite à une sortie scolaire pour étudier des mouches génétiquement modifiées. L'une d'elles se retrouvait dans la toile d'une araignée, laquelle finissait par la bouffer puis mordre l'adolescent.

Spider-Man : photo storyboard James CameronLa Mouche vs Spider (storyboard de Daniele Tomasi)

Mais le détail de taille qui a marqué les esprits est la nature des toiles tissées par Peter. Dans les comics, le héros utilise des lance-toiles. James Cameron, lui, transforme ça en pure extension organique, qu'il sécrète et lance de ses poignets (en réalité, l'idée venait du scénario de Leslie Stevens, pour une version horrifique complètement déglinguée).

Le héros décidait toutefois de camoufler sa nature avec de faux lance-toiles, pour ne pas être vu comme un monstre. Une idée lourde de sens pour un film sur l'adolescence, et qui sera réutilisée par Sam Raimi.

Spider-Man : photo storyboard James CameronStoryboard : l'ado le matin, par Daniele Tomasi

Malmené par Flash, amoureux de Mary-Jane (qui se révélait toute gentille et géniale derrière ses airs de gosse de riche), Peter vivait une transformation plus lente et étrange. Hanté par des rêves fiévreux, témoin des métamorphoses progressives de son corps, il se réveillait dans des endroits absurdes - notamment accroché la tête à l'envers à un poteau, et au sommet d'un pont en caleçon.

Conscient de sa nature mi-fantastique mi-monstrueuse, il décidait de se transformer en attraction, sous l'identité de Spider-Man, pour gagner de l'argent dans les rues et à la télévision. Mais il décidait également de mentir sur ses toiles organiques, en faisant croire qu'elles étaient créées par des lance-toiles. D'un côté, l'adolescent parvenait à créer un alter-ego populaire, fort et admiré. De l'autre, il avait peur d'être perçu comme une créature de fête foraine.

Sa romance avec Mary-Jane, créée grâce à un travail à l'école sur les araignées, était bien évidemment centrale. Avec quelques petites touches plus matures : Peter essayait d'utiliser ses pouvoirs pour l'épier (comme tout bon ado libidineux), et finissait par coucher avec elle au sommet du pont de Brooklyn, où il l'attachait avec ses toiles (presque comme tout bon ado libidineux).

Spider-Man : photo storyboard James Cameron Spider-Mate (storyboard de Daniele Tomasi)

electro trump

Découvrant peu à peu l'étendue de ses pouvoirs, Peter vivait le même trauma avec la mort de son oncle, tué par un voleur qu'il n'avait pas arrêté. Emmené par la police après avoir retrouvé le meurtrier, il décidait de s'échapper, devenant ainsi un fugitif. Pour le plus grand bonheur d'un J. Jonah Jameson, présentateur TV convaincu que ce Spider-Man ne pouvait être qu'une menace pour la société.

Côté méchants, rien de bien étonnant pour quiconque a suivi le héros au cinéma depuis : Spider-Man affrontait Carlton Strand alias Electro, ainsi que son homme de main, L'Homme-sable.

Spider-Man : No Way Home : photoElectro-tôt pour voir le jour

Dates de sortie clés
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  • Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings (2021)Date de sortie: Jul 09, 2021
  • Eternals (2021)Date de sortie: Nov 05, 2021
  • Spider-Man: Homecoming 3 (2021)Date de sortie: Dec 17, 2021
  • Doctor Strange in the Multiverse of Madness (2022)Date de sortie: Mar 25, 2022
  • Thor: Love and Thunder (2022)Date de sortie: May 06, 2022
  • Black Panther 2 (2022)Date de sortie: Jul 08, 2022
  • Captain Marvel 2 (2022)Date de sortie: Nov 11, 2022